Au nom du conseil de la MRC des Pays-d’en-Haut, j’ai le privilège de vous présenter le Plan de développement économique et territorial (PDÉT) de la MRC des Pays-d’en-Haut 2020-2022.
Dévoilement le 18 septembre 2019
Ce plan est l’aboutissement d’une longue démarche participative et inclusive et fait la démonstration qu’une démocratie participative est réalisable et qu’elle est le fondement de tout changement social en profondeur.
Exercice de planification stratégique unique, le PDÉT est le fruit d’un travail de collaboration et de concertation avec de nombreux partenaires. Et c’est dans une perspective innovante, conjuguant les principes de développement durable et les notions de capitaux collectifs, que les 26 chantiers se sont exprimés. Et de ce nombre, six ont été priorisés pour les trois prochaines années.
Avant de vous laisser les découvrir, je tiens à remercier chaleureusement l’ensemble des parties prenantes à cet exercice : partenaires du milieu, municipalités et villes constituant la MRC, les membres du Conseil de la MRC et du CDÉT (Comité Développement économique et territorial), ainsi que la direction générale et l’équipe du Service du développement économique et territorial de la MRC.
Je vous souhaite bonne lecture!
André Genest
Le plan de développement économique et territorial (PDÉT) de la MRC des Pays-d’en-Haut 2020-2022 est l’aboutissement d’une démarche séquentielle et participative échelonnée sur plus d’une année. Au carrefour des grands enjeux sectoriels relatifs à l’économie, à la culture, au récréotourisme, à l’entrepreneuriat et au développement sociocommunautaire, le PDÉT édicte les grands chantiers triennaux que le Service de développement économique et territorial (SDÉT) mettra en œuvre. Par l’élaboration du PDÉT et particulièrement des différentes actions qu’il propose, le SDÉT de la MRC établit également les assises sur lesquelles sera actualisée son offre de services en matière de développement régional.
Résolument prospectif, mais s’appuyant également sur un portrait arrimé au présent, le PDÉT vise essentiellement à mettre en place des conditions favorables permettant d’une part, de comprendre et de consolider les attributs économiques et territoriaux de nos communautés et, d’autre part, de coordonner ses interventions de façon à développer chez ces communautés un réel sentiment de confiance en l’avenir.
À une époque où le fossé séparant les classes sociales s’approfondit, où une compétitivité survalorisée peut diviser et où la montée en individualisme désolidarise, où donc puiser l’inspiration pour imaginer, implanter et organiser un tel système socioéconomique sur le territoire et auprès des acteurs de la MRC des Pays-d’en-Haut ? D’abord en observant les images de marque des différentes municipalités constituantes de la MRC, et en émulant les attributs compétitifs et collaboratifs d’un modèle qui y est omniprésent : l’arbre.
Un arbre n’est jamais seul. Compétitif, il infléchit et façonne les composantes de son habitat. Coopératif et interdépendant, il ne peut s’affranchir de ce même milieu et doit compter sur des organismes collaborateurs pour puiser ses ressources. Cette dynamique itérative vitalise l’écosystème de façon durable. Figurant dans un grand ensemble d’éléments composant un écosystème complexe, en équilibre et en développement, l’arbre n’en est qu’un chaînon.
En investissant chaque année dans ses cernes annuels, l’arbre construit son capital : le bois. D’un cerne annuel au suivant, ce capital s’accumule sur celui des années précédentes. Pour le reste, ce seul capital ne lui permet pas de lui assurer un avenir prometteur. Il doit aussi investir dans sa vigueur, cette dernière reposant sur ses feuilles productrices d’une vitale photosynthèse transformant la lumière en matière vivante, et sur ses nombreuses et stratégiques alliances avec d’autres organismes.
Son capital constituant son bois cumulé, sa confiance en l’avenir résidant dans sa vigueur et dans la coopération avec son milieu, l’arbre est résolument capitaliste, coopératif et durable.
Pour lier les dimensions actuelles et futures du développement économique et territorial de la MRC des Pays-d’en-Haut, l’arbre, champion de la coopération et de l’allocation des ressources limitées, constitue ainsi l’exemple à suivre.
Dans sa conception souhaitée du développement territorial édicté dans le PDÉT, la MRC compte se concentrer à mettre en place des conditions qui favoriseront une saine expression des lois du marché, ainsi que le bien-être, la stabilité, la résilience et le développement des capacités des communautés. Cette vision se traduit dans un premier temps par l’accroissement simultané de sept types de capitaux collectifs, tremplins au développement économique et territorial : le capital financier, le capital social, le capital humain, le capital bâti, le capital culturel, le capital naturel et le capital politique des Pays-d’en-Haut.
En suivant cette voie, en faisant l’idéation d’un « éconosystème » depuis un écosystème, la MRC compte soutenir et contribuer à la capitalisation de toute une diversité d’actifs, et ce, pour le plus grand nombre : la formation de l’entrepreneur(e), l’attractivité d’une main d’œuvre qualifiée, le déploiement des réseaux de communication (internet, transport), l’assistance au démarrage et au développement des entreprises, l’innovation, la protection et la valorisation des milieux naturels, l’aide aux aînés, l’appui à la jeunesse, etc.
Et elle compte le faire en opérationnalisant le développement durable de manière à « répondre aux besoins actuels des communautés sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (rapport Brundtland). Par l’architecture que la MRC lui a donnée, le PDÉT constitue un engagement intergénérationnel.
Initié en mars 2018, le parcours qu’allait emprunter la MRC pour l’élaboration du PDÉT a fait l’objet d’une attention particulière.
Depuis la consultation des publics suivie du précieux apport de nombreux partenaires, l’élaboration experte et intégrée du PDÉT a été teintée, priorisée et validée en fin de piste par nos représentants élus. Le sentier ainsi suivi met en lumière une réelle démarche de conception subsidiaire et féconde.
Liant étroitement démocratie participative et représentative, le PDÉT appuie ses fondements sur l’arborescence de cinq moments clés sur le plan des interactions sociales : un appel de mémoires et un sondage en ligne au début 2018, une consultation publique sur le thème « Se définir-Déployer-Collaborer-Harmoniser-Attirer » tenue en avril 2018, le Sommet socio-économique de juin 2018 et finalement, une présentation publique en septembre 2019.
De 386 idées individuelles qui ont émergé des savoirs populaires, experts et politiques, au confluent de la Déclaration Jeunesse, de la politique culturelle et d’autres documents stratégiques, sont nés 26 grands chantiers durables, structurants, collaboratifs et innovants qui multiplieront leurs retombées successives de 2020 à 2022.
La MRC des Pays-d’en-Haut affirme que le succès du PDÉT reposera sur la mobilisation de nombreux partenaires qui ont été entendus et écoutés dans l’élaboration inclusive du PDÉT. Conséquemment, au terme de son horizon fonctionnel en 2022, ce même succès se mesurera sur sa mise en œuvre concertée.
Faisant étroitement partie de l’identité même de la MRC et des municipalités des Pays-d’en-Haut, l’arbre producteur-recycleur-consommateur nous souffle l’idée d’un destin commun : celui d’enraciner la promesse des territoires invitants de demain dans le terreau fertile d’un développement durable contemporain. C’est dans cette perspective que les 26 grands chantiers du PDÉT ont été conçus.