Vieillir en santé
« Vieillir c’est embêtant, mais c’est la seule façon de vivre longtemps » – Félix Leclerc
Line Richard, 20 mars 2024 – Une des façons de vivre longtemps, c’est de prendre soin de sa santé physique et mentale.
Bonne nouvelle, plus de la moitié des personnes âgées de 65 ans et plus sont physiquement actives. Jean Constantineau est résident de Sainte-Adèle. Âgé de 97 ans, il fréquente encore aujourd’hui en ski de fond la piste du P’tit train du Nord. Durant son enfance, dans les campagnes enneigées de Saint-Faustin, on n’avait d’autre moyen de transport. Il a confectionné ses premiers skis à partir du métal des barils de lard salé et de chambres à air de pneus pour les fixations.
L’activité physique joue un rôle de premier plan dans la prévention des maladies chroniques, le maintien et le développement de la réserve cognitive. Les relations sociales quotidiennes exercent aussi une influence positive sur la santé globale.
Selon l’INSPQ, les ainés de 65 ans et plus ont largement une perception positive de leur santé et une satisfaction élevée à l’égard de leur vie sociale. Les différentes formes d’engagement social représentent autant de moyens de stimulation des fonctions et de protection de la réserve cognitive. La prévention de l’isolement social et de la solitude des aînés doit donc être une priorité. Il faut encourager les initiatives visant à repérer et à accompagner les personnes isolées.
Dans la MRC des Pays-d’en-Haut, près de 30% des ainés possèdent un diplôme universitaire. Le plus haut taux des Laurentides. Pour Marie-Andrée Clermont, membre du CA de l’Université du 3e âge de la région et du comité MADA de Sainte-Anne-des-lacs, les impacts positifs de fréquenter les institutions d’enseignement supérieur sont nombreux. « Les rencontres, les échanges d’idées et les conversations entre les ainés sur les bancs d’école contribuent à l’ouverture des horizons mentaux et participent au vieillissement actif », croit-elle.
Un autre aspect majeur du vieillissement actif serait les relations intergénérationnelles. Johanne Filiatrault, chercheuse au Centre de recherche universitaire de gériatrie de Montréal, témoigne des retombées positives des activités intergénérationnelles. La grande majorité des recherches dans le domaine soutiennent les bienfaits des activités intergénérationnelles, et ce, sur plusieurs plans. Sur le plan psychologique, on observe moins d’anxiété et de détresse, une meilleure estime de soi et plus de satisfaction à l’égard de la vie. Sur le plan physique, une meilleure forme physique et meilleure santé est perçue. Les activités intergénérationnelles peuvent aussi être une occasion de faire de nouveaux apprentissages, comme utiliser de nouvelles technologies de communication ou naviguer sur l’internet avec l’aide des jeunes.
Chez les jeunes, les études rapportent aussi des bienfaits sur l’estime de soi, le développement des habiletés sociales, les performances scolaires et les habiletés de lecture et d’écriture. Aussi, les activités intergénérationnelles permettent de réduire les préjugés et de développer des attitudes positives à l’égard des uns et des autres. Ces activités s’avèrent donc de puissantes stratégies pour lutter contre l’âgisme. (1)
« Le jeune qui échange avec un ainé, qui se fait aider par celui-ci, se sent reconnu, ce qui génère un sentiment d’estime de soi et d’inclusion sociale », pense Fatima Ladjadi, directrice d’Intergénération Québec. Johanne Filiatrault ajoute qu’on rapporte aussi des bienfaits en lien avec le développement de l’identité. Un enjeu crucial à l’adolescence.
Le réseau FADOQ croit que les relations intergénérationnelles jouent un rôle essentiel dans l’évolution de notre société. Qu’ils soient grands-parents de fin de journée ou de fin de semaine, grands-parents gâteaux ou de cœur, leur rôle de guide constitut une grande richesse pour les familles d’aujourd’hui.
Pour contrer l’âgisme, il faut multiplier les actions permettant de briser l’isolement social. Cet été, la 18e édition de la Fête du voisinage qui se tiendra le 1er juin 2024 aux quatre coins du Québec encourage les voisines et les voisins issus de tous les milieux et de tous les âges à faire plus ample connaissance autour d’activités festives. Pour soutenir le déploiement de la Fête du voisinage, Espace MUNI compte sur la participation des municipalités, des arrondissements, des MRC et des organismes communautaires afin de promouvoir l’événement et contribuer à l’organisation de fêtes dans les collectivités. L’inscription des organisations est gratuite et permet d’accéder à une trousse d’outils de communications renouvelée pour faire la promotion de votre fête! Les organisations sont invitées à s’inscrire dès maintenant sur le site Web d’Espace MUNI: www.espacemuni.org.
(1)Vieillir mieux, Les grands bienfaits des activités intergénérationnelle, La Presse, 12 mars 2022.