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Combattre l’âgisme et promouvoir les relations intergénérationnelles par les arts!

 

* Les politiques et les lois qui traitent du problème de l’âgisme, les activités éducatives qui renforcent l’empathie et dissipent les idées fausses, ainsi que les activités intergénérationnelles qui réduisent les préjugés, contribuent toutes à faire reculer ce phénomène

 

C’est le 16 décembre 2023 que la MRC des Pays-d’en-Haut dévoilait publiquement l’Ouvrage, œuvre de l’artiste visuelle Dominique Pétrin. Issue d’un projet de médiation culturelle intergénérationnel, cette œuvre d’art public est exposée de manière permanente à l’entrée du Centre sportif, agrémentant ainsi l’accueil des usagers de ce lieu qui a été adopté par les citoyens. L’Ouvrage est une courtepointe de papier sérigraphié réalisée à partir de motifs conçus et imprimés avec un groupe multigénérationnel de participantes de la région, dont certaines sont impliquées notamment dans le Cercle des Fermières de Saint-Sauveur.

 

« Cette œuvre rend hommage au travail important des femmes dans notre société: les infirmières, éducatrices, enseignantes, préposées aux bénéficiaires et autres femmes qui offrent le soin et participent à l’émancipation des jeunes. Les femmes qui font partie de cette œuvre travaillent bénévolement pour notre communauté, et leur travail peut sembler parfois invisible, puisqu’il n’est pas reconnu pour une valeur monétaire que l’on attribue normalement au travail. Par le don de soi, ces femmes contribuent à inspirer un esprit de solidarité qui solidifie le tissu de notre société », explique l’artiste adéloise.

 

Rappelons que dans le cadre de la mise en œuvre de l’entente de développement culturel avec le ministère de la Culture et des Communications (2021-2023), la MRC des Pays-d’en-Haut souhaitait réaliser un projet de médiation culturelle intergénérationnel impliquant les arts visuels au Centre sportif par la création d’une œuvre d’art. Pour mener à bien le projet, la MRC a sollicité les services du Musée d’art contemporain des Laurentides pour participer à la coordination du projet et fournir l’expertise.

 

L’Atelier de l’île, basé à Val-David a été un autre partenaire précieux. « Par cette installation, on renforce l’importance d’avoir de la culture dans un lieu de rencontre comme peut l’être le centre sportif, insiste le préfet de la MRC, André Genest. Ajoutons que la dimension intergénérationnelle était centrale dans ce projet. « Cette dimension est particulièrement intéressante. Le projet cherchait à nourrir le sentiment d’appartenance et à stimuler la dynamique culturelle du territoire en mettant en relation un artiste professionnel avec les jeunes et des ainés ainsi que deux organismes culturels régionaux ».

Photo: Lucien Lisabelle

« Dominique Pétrin aime les défis. On pourrait facilement penser qu’elle a grandi dans une famille d’artistes ou qu’un parcours scolaire difficile l’a guidée vers cette voix qu’on ne choisit pas toujours. « Un jour, ma mère m’a fait un commentaire – sans mauvaises intentions –, j’étais arrivée avec mon bulletin et ma trâlée de notes à 99%. J’attendais des félicitations, mais elle m’a dit: “Ben tu n’as pas de mérite, c’est trop facile pour toi.” Ça m’a complètement traumatisée. Inconsciemment, ça m’a poussée vers le chemin le plus difficile dans la vie, celui où tu en arraches le plus – les arts! » Un choix de carrière qu’elle explique ainsi avec un éclat de rire, parce que l’artiste ne se prend pas trop au sérieux, autant dans la vie que dans sa pratique.

 

D’abord intéressée par le fanzine et la bande dessinée, Dominique Pétrin s’est un jour tournée vers la sérigraphie par désir de renouer avec la couleur, ce qui a transformé sa vie. C’est aussi la possibilité de faire de « l’art abordable pour tout le monde » qui l’a attirée vers ce médium. « Si je veux vivre dans le luxe et avoir un mur de marbre, je vais me l’imprimer. » C’est lorsqu’elle travaillait pour Publicité Sauvage qu’elle a rencontré ses acolytes avec qui elle a fondé Les Georges Leningrad en 2000, groupe culte connu pour ses performances éclatées et expérimentales. « La musique n’était pas si pire, mais c’était surtout l’énergie qu’on dégageait qui faisait notre force. J’étais une chanteuse absolument pourrie, mais j’avais vraiment une bonne présence sur scène.» Cette envie de faire vivre une expérience immersive au public se retrouve aujourd’hui dans son approche visuelle. » (1)

 

Sainte-Adèle et les Pays-d’en-Haut possèdent une longue histoire d’art public, dans laquelle s’inscrit la démarche créative de l’Ouvrage. À l’instar de Mariette Rousseau Vermette, artisane de la modernité québécoise ayant participé au courant de la Nouvelle tapisserie au milieu des années 60, le travail de Dominique Pétrin a été reconnu et exposé à travers le Canada, en France, aux États-Unis, en Belgique et au Royaume-Uni.

*Organisation mondiale de la santé

https://www.who.int/fr/news/item/18-03-2021-ageism-is-a-global-challenge-un

 

  1. https://voir.ca/arts-visuels/2017/05/02/dominique-petrin-inventer-la-realite/