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Histoire

Tant au niveau du patrimoine culturel que du patrimoine bâti, la MRC des Pays-d’en-Haut a une histoire bien à elle!

La belle (et réelle) histoire des Pays-d’en-Haut débute après 1783, à la suite de l’indépendance des États-Unis. Récompensés pour leur fidélité envers le roi d’Angleterre, des loyalistes se voient concéder des terres dans la province de Québec, notamment dans les Laurentides. Un peu plus tard, entre 1810 et 1888, de nombreux Irlandais et Écossais émigrent aussi dans la région, fuyant la misère causée par les guerres qui sévissent dans leurs pays. Ces deux phénomènes contribuent grandement à l’établissement de cantons dans l’actuelle partie ouest du territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut. Les nouveaux arrivants pratiquent l’agriculture de subsistance et construisent plusieurs moulins à scie afin d’exploiter le potentiel forestier.

En 1842, Augustin-Norbert Morin, avocat, journaliste et homme politique, s’installe en bordure de la rivière du Nord et ouvre des routes afin de favoriser l’établissement des premiers colons francophones dans la région. Il fonde ainsi les villages de Sainte-Adèle, Val-Morin et Morin Flats (Morin-Heights). Au cours de cette période, Morin n’est pas le seul à occuper les berges de la rivière du Nord, des colons s’étant installés plus au sud, dans l’actuel territoire de la municipalité de Piedmont. D’autres audacieux tenteront leur chance, tel l’homme d’affaires Édouard Masson : il établit une concession sur les berges du lac qui porte aujourd’hui son nom, dans un secteur plus à l’est de la vallée de la rivière du Nord (à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson).

Ce n’est cependant qu’à l’arrivée du curé Antoine Labelle, en 1868, que la colonisation des Laurentides débute réellement. Le « roi du Nord », comme on l’appelait, est à l’origine de la construction du célèbre chemin de fer Le P’tit Train du Nord, qui reliait Montréal à Sainte-Agathe-des-Monts (et plus tard à Mont-Laurier). En 1892, la partie ouest du territoire est également desservie par voie ferrée grâce au Chemin de fer de la colonisation de Montfort. Le train a joué un rôle important dans le développement économique de cette contrée : il a favorisé le peuplement francophone et l’implantation de la villégiature au pourtour de certains lacs des secteurs correspondant aux municipalités de Morin-Heights, Montfort (un secteur de Wentworth-Nord) et Lac-des-Seize-Îles.

Malgré tous les efforts consentis, on s’aperçoit vite que les terres des Cantons du Nord (comme on les appelait à l’époque) ne sont pas aussi fertiles qu’on l’espérait. La colonisation s’essouffle, laissant plusieurs parcelles agricoles en déprise. Heureusement, les nombreux lacs poissonneux et les forêts giboyeuses attirent de plus en plus de voyageurs américains. Les berges des plans d’eau les plus importants seront progressivement occupées par de petits chalets, ce qui augmentera la population de certains villages au cours de la saison estivale. Puis, au tournant du XXe siècle, ce sera au tour des Montréalais de découvrir, grâce au P’tit Train du Nord, les montagnes leur permettant de pratiquer ce que l’on appelait autrefois le ski nordique.

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Entre 1900 et 1930, les membres des premiers clubs de ski de Montréal se rendent en train vers le nord afin de dévaler les montagnes et de parcourir les vallées enneigées. C’est l’époque des expéditions au cœur des Laurentides; des adeptes du ski nordique développent de nombreux sentiers, notamment le Norvégien Hermann Smith-Johannsen, dit « Jackrabbit ». On lui doit entre autres la fameuse piste Maple Leaf, qui reliait Shawbridge (Prévost), Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Val-Morin et Sainte-Agathe-des-Monts. Ce premier tracé de plus de 40 km a par la suite atteint le petit village de Mont-Tremblant en suivant la voie ferrée du P’tit Train du Nord. Les skieurs pouvaient donc facilement rejoindre le train ainsi que les auberges situées non loin du parcours. La motivation de Jackrabbit  était simple : les sentiers devaient relier les villages les uns aux autres afin que les skieurs puissent toujours avoir à manger…

Le relief de cette partie des Laurentides amenait une grande variété de parcours skiables. Un réseau de fonds de vallées entrecoupés de buttes et de collines (dont les altitudes varient de 100 à 600 mètres) permettait aux adeptes du ski nordique de se déplacer dans un paysage de villages, de parcelles agricoles et de secteurs boisés. À cette époque, la plupart des collines des Laurentides portaient un nom : la Molson Hill dans le village de Saint-Sauveur; les Hills 40-80, les monts Loup-Garou et Baldy à Sainte-Adèle; les monts Saddle et Stapleton à Morin-Heights, etc.

Au cours de cette période de développement des sentiers, des Européens immigrent dans les Laurentides pour y enseigner le ski. Le Suisse Émile Cochand, premier instructeur de la région, arrive en 1911 à Sainte-Agathe-des-Monts. En 1915, il s’installe à Sainte-Marguerite-Station (Sainte-Adèle), non loin du P’tit Train du Nord. Il y construira le Chalet Cochand, l’un des premiers centres de ski et de villégiature québécois où les néophytes peuvent suivre des cours.

D’autres pentes de ski sont dotées par la suite de systèmes de remontée. Le premier remonte-pente permanent est installé sur la côte 70 à Saint-Sauveur en 1934. De nouvelles pentes destinées à la glisse sont aménagées, des clubs organisent des compétitions, et la première boutique de ski des Laurentides ouvre ses portes à Saint-Sauveur. Le ski alpin s’implante définitivement dans les Pays-d’en-Haut, ses adeptes devenant plus nombreux que les skieurs de fond.

« En devenant une industrie d’importance, le ski va transformer la configuration du territoire des Laurentides et modifier pour une large part son économie. L’invasion massive des skieurs entre 1920 et 1940 a complètement transformé un espace dominé par la présence de fermes modestes, de moulins à scie entourant des villages tranquilles en la plus recherchée des aires de récréation hivernale en Amérique du Nord », relate Serge Laurin dans Histoire des Laurentides.

La beauté du paysage, la nature sauvage et le grand nombre de plans d’eau ont sans aucun doute incité les villégiateurs à s’installer dans les Pays-d’en-Haut, sans compter que les Basses-Laurentides n’avaient qu’un espace restreint à consacrer aux activités de villégiature. « En 1920, les collines des Laurentides étaient un des rendez-vous de choix des touristes de Montréal et d’ailleurs », écrit Serge Laurin.

Si le chemin de fer et, plus tard, le développement du réseau routier ont contribué à l’expansion de la villégiature et du tourisme, la crise forestière du début des années 1920 y a également contribué. En cette période difficile, la nouvelle activité économique que représentait la villégiature a permis d’assurer le développement des Laurentides.

Pour profiter de l’air pur et frais en saison estivale, de nombreuses familles provenant de Montréal, de l’Outaouais et du nord des États-Unis ont ainsi établi leur chalet sur les berges de certains des 585 lacs des Pays-d’en-Haut. Les lacs situés dans la partie ouest du territoire ont été occupés les premiers grâce au Chemin de fer de la colonisation de Montfort. Certains établissements datent d’aussi loin que 1890, comme au lac des Seize-Îles, mais la plupart ont été construits après les années 1920, comme ceux du lac Écho à Morin-Heights et du lac Saint-François-Xavier à Montfort (Wentworth-Nord).

Au tournant du siècle, le réseau routier très sommaire rendait difficile l’accès aux différentes communautés des Laurentides. Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1920 que la situation s’est améliorée : la route 11, reliant Montréal à Mont-Laurier, est alors gravelée et mieux adaptée à la circulation automobile. La villégiature a donc pu se développer au pourtour de certains plans d’eau, notamment le lac Millette et le lac Rond à Sainte-Adèle, mais également en bordure de la rivière du Nord à Piedmont.

Aujourd’hui, les Pays-d’en-Haut sont devenus pour nombre de Montréalais et de Québécois un territoire d’évasion, de vacances. Pour ses habitants, il constitue un milieu de vie imprégné de nature.

La Politique culturelle de la MRC des Pays-d’en-Haut défini le patrimoine comme étant un concept servant à désigner l’héritage culturel d’un peuple ou d’une culture. La notion de patrimoine bâti rassemble les constructions qui contribuent à définir l’identité culturelle du territoire des Pays-d’en-Haut et de ses habitants et comprend les habitations, les immeubles privés ou publics, institutionnels ou religieux, des ensembles bâtis de villégiature, des ouvrages d’ingénierie, etc.

Dans sa Politique culturelle et son Schéma d’aménagement et de développement, la MRC des Pays-d’en-Haut reconnaît, entre autres, les constructions suivantes comme étant des composantes importantes du patrimoine bâti de son territoire :

  • les églises, chapelles et cimetières de toutes confessions ;
  • l’ancienne papetière Rolland et le village ouvrier de Mont-Rolland situés à  Sainte-Adèle ;
  • les bâtiments principaux du Domaine de l’Estérel, un ensemble bâti à
    l’architecture moderne situé à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Estérel ;
  • les anciennes fermes, maisons ancestrales et écoles de rang ;
  • les bâtiments où ont résidé des personnages importants de notre histoire.

En vertu de la Loi sur la sur le patrimoine culturel, les municipalités ont le pouvoir de reconnaître certains biens patrimoniaux. Ainsi, font l’objet d’un règlement la maison Joseph-Thibodeau citée monument historique par la municipalité de Piedmont et le centre du village de Saint-Sauveur constitué en site du patrimoine par la ville.

Au cours des années 2007 et 2008, la MRC des Pays-d’en-Haut à réalisé un inventaire du patrimoine bâti résidentiel de son territoire. Cet exercice exhaustif, effectué dans les dix municipalités, touchait environ 1 600 habitations construites avant 1940.

Ce travail à permis la réalisation d’une étude de caractérisation du cadre bâti. Celle-ci a regroupé la majorité des habitations en différents types architecturaux, soit :

 

  • La maison de colonisation ;
  • La maison d’esprit traditionnel ;
  • La maison au toit à deux versants commune ;
  • La maison d’esprit néocoloniale ;
  • La maison à deux étage au toit en pavillon ;
  • La maison d’esprit « boomtown » ;
  • La maison urbaine à mur pignon en façade ;
  • Le cottage d’esprit néogothique ou victorien ;
  • La maison de type bungalow ;
  • La maison renouveau traditionnel ;
  • Le chalet rustique ou d’esprit alpin.

Un inventaire des lieux de culte a été effectué par la Fondation du patrimoine religieux du Québec avec la collaboration du ministère de la Culture et des Communications du Québec. On peut consulter la base de données en ligne à l’adresse : www.lieuxdeculte.qc.ca