« L’habitation sera la priorité de mon présent mandat » – André Genest
Sommet de l’habitation 2022 des Pays-d’en-Haut
De l’avis de plusieurs participants, le premier sommet sur l’habitation du territoire fut un succès. Pour d’autres, une nécessité. Car les besoins en matière de logement sont criants dans notre région.
Un premier pas dans la bonne direction
Ce Sommet, attendu depuis longtemps par plusieurs participants, n’est pas une fin en soi mais bien un premier pas dans la bonne direction. « Comme élu, on a un rôle très important. Il est temps de se pencher sur le logement et le dossier de l’habitation en général. La pandémie a accéléré les choses. C’est maintenant qu’on doit agir : ce sommet est le premier jalon de notre démarche et on va se donner un rendez-vous annuel pour voir l’avancement du dossier », déclare Catherine Hamé Mulcair, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs, et présidente du Comité Logement à la MRC.
« Dans mon précédent mandat, ma priorité était le Centre sportif. On vient de le livrer en août dernier. Maintenant, mon prochain dossier prioritaire, ce sera le logement. Nous mettrons en branle dans les prochaines semaines des chantiers de travail pour donner une suite concrète et tangible au Sommet », lance avec conviction le préfet de la MRC, André Genest.
Ce dernier rappelle que le dossier de l’habitation est un enjeu national qui ne touche pas uniquement notre région et que le Sommet de l’habitation Pays-d’en-Haut s’inscrit dans l’esprit de la position adoptée par la Fédération Québécoise des Municipalités (FQM) sur l’habitation et le logement. « Le gouvernement doit reconnaitre la MRC en tant qu’échelle pertinente pour la planification stratégique des besoins en matière d’habitation, dans une démarche structurante, à long terme, pour l’ensemble des populations de notre territoire et nous donner les moyens législatifs et financiers », croit le préfet.
Une MRC mal lotie
Les statistiques parlent d’elles-mêmes et les chiffres sont implacables : la MRC des Pays-d’en-Haut se classe dans les pires rangs au Québec en matière d’offre de logements locatifs accessibles. « On est à la 97e position sur 98, juste avant Montréal », pointe Eve Robinson-Chouinard, organisatrice communautaire du territoire des Pays-d’en-Haut, pour le Centre intégré de Santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides. Et la pandémie a exacerbé les problèmes structurants que notre région connait depuis plusieurs années. Ce faisant, la rareté de logements abordables, que ce soit à l’achat ou à la location, est venue accroitre la vulnérabilité financière des ménages. « Ce ne sont plus seulement les ménages vivant sous la mesure du faible revenu – mesure qui touche les personnes seules, les familles monoparentales et les enfants – qui consacrent une part de plus en plus importante de leur budget au logement. Ce sont aussi des familles biparentales, ayant deux salaires, et dont les coûts consacrés aux frais de logement ont explosé. Et cette pression a des répercussions non seulement économiques mais également sociales », poursuit Mme Robinson-Chouinard.
Des projets innovants
Le Sommet fut l’occasion de présenter à la communauté, des projets innovants qui sont en cours sur notre territoire. Louise Cossette, conseillère municipale et présidente d’Habitat Morin-Heights a dévoilé un projet en cours de résidence pour aînés, réalisé dans le cadre du programme Accèslogis – volet 2 de la Société d’Habitation du Québec (SHQ). Ce projet implanté au cœur du noyau villageois proposera 30 appartements avec espaces et services communs.
Michel Bélanger et Sylvain Richer ont présenté le projet VIV’en Logis, consistant en 20 unités de logements abordables situées à Sainte-Adèle, adaptées aux personnes en situation de handicap ayant un faible revenu dans la MRC.
Enfin Pascal Bader, directeur général d’Habitation Saint-Adolphe-d’Howard a rappelé son projet déposé en 2018 de 31 logements pour aînés autonomes situé à Saint-Adolphe-d’Howard, dont le coût était estimé à 11,5M$. Cependant, à l’ouverture des soumissions en février 2022, le coût de construction serait évalué à 14,9M$. Des solutions sont en cours d’élaboration.
De potentielles solutions
En matinée, l’urbaniste et membre fondatrice de l’Arpent, Charlotte Montfils-Ratelle a expliqué en quoi les Unités d’habitation accessoires (UHA) pourraient participer à l’accessibilité à un logement et l’abordabilité résidentielle. L’UHA est un terme parapluie désignant un logement secondaire aménagé sur un lot déjà occupé par une résidence principale. Une UHA peut notamment prendre la forme d’une maison de fond de cour, d’un garage transformé en logement ou d’un logement intergénérationnel aménagé dans une annexe au bâtiment principal.
En après-midi ce fut au tour de l’urbaniste, auteur et conférencier Richard Bergeron, d’apporter un éclairage édifiant sur la situation du logement dans notre MRC.
Comme l’on sait, la COVID a engendré un exode de Montréal et notre région a profité de cet exode en voyant sa population augmenter d’environ 2000 habitants permanents. Cet apport imprévu, bénéfique du point de vue démographique a cependant accéléré la problématique du « logement », d’où l’importance de la tenue d’un Sommet territorial sur la question.
Consultez la présentation Powerpoint du Sommet de l’habitation 2022 des Pays-d’en-Haut.