The Charter of the French language and its regulations govern the consultation of English-language content.

Menu
Retour aux Articles

Pas de deux au troisième âge

MOUVEMENT DE PASSAGE

Line Richard, 4 mars 2024 – Dans un contexte de soins comme en CHSLD, le regard et le toucher sont au cœur des relations avec les résidents. C’est ainsi que s’expriment toute la bienveillance du personnel envers les ainés en perte d’autonomie physique ou cognitive.

Que ce soit lors d’un soin ou dans le cadre relationnel, le toucher doit prendre en compte la pudeur de chaque patient et respecter ce dernier. Pour garder sa dimension rassurante et accompagnante, le contact physique avec le patient ne doit pas être vécu comme intrusif par ce dernier.

Ariane Boulet, une artiste en milieu de soins, a fondé Mouvement de passage en 2014. Avec Jimmy Gagnon, musicien, ils forment un duo qui visitent les résidents dans les Centre d’hébergement de soins de longue durée. La rencontre prend la forme d’une déambulation dans l’établissement. « Le projet a évolué depuis 5, 6 ans, on a fait plusieurs centaines de visites depuis à Montréal. Et là, on a eu la chance de pouvoir le transmettre à la région des Laurentides à travers le Festival des arts de St-Sauveur édition 2022 pour le redonner aux artistes de la région », souligne madame Boulet.

La danse et la musique se déplacent jusqu’aux résidents qui ne peuvent pas quitter facilement leur chambre ou dans les ères communes.  C’est une danse sensible à chaque résident qui provoque des moments bouleversants et vient atténuer les frontières entre les générations. Et il se passe quelque chose de profondément humain et chaleureux dans ces moments de passage avec les résidents. Comme dans un pas de eux, la connivence et la complicité sont au rendez-vous.

C’est lors des 32e Grands Prix de la culture des Laurentides qui se tenaient le 30 novembre 2022 au Théâtre Le Patriote à Sainte-Agathe-des-Monts, la MRC des Pays-d’en-Haut a remporté le Prix Municipalité pour le projet Mouvement de passage. Le projet de médiation culturelle implique les arts vivants (danse, musique) et les aînés en perte d’autonomie, vivants avec une maladie ou en fin de vie. Se présentant sous forme d’une promenade improvisée, un (des) interprète(s) et un musicien se déplacent de chambre en chambre afin d’aller à la rencontre de la personne qui y habite. Cette rencontre se veut un moment de contact humain, d’émerveillement et d’apaisement pour le bénéficiaire.

Pour Claire Gélineau, animatrice loisir, « Les personnes qui ne bougent jamais, qui n’ont plus de réflexes, c’est la joie, les yeux pleins d’eau. Ils se mettent à chanter. C’était beau, j’en avais des frissons. J’ai adoré l’expérience. Il faut que les gens vivent des moments comme ça. C’est merveilleux! « Quand on est avec eux, j’ai l’impression que c’est comme un party de famille. »  Jimmy Gagnon, musicien.

Le projet visait entre autres à briser l’isolement et à favoriser la participation des ainés à la vie culturelle et sociale. Dans le cadre de ce projet de médiation culturel, le Festival des Arts de Saint-Sauveur (FASS), qui fut mandaté par la MRC des Pays-d’en-Haut pour réaliser le projet, a choisi de collaborer avec Ariane Boulet, créatrice de la démarche artistique Mouvement de passage, afin de former et d’initier des artistes des Laurentides. Quels artistes?

Un projet bénéfique

Mouvement de passage FASS a permis de rassembler des artistes engagés de notre région, ayant tous un désir d’apporter une présence réconfortante et une vague d’émotions bienfaisantes aux bénéficiaires des établissements visités. Quels établissements?

Le projet a impliqué dix artistes de la région et cinq formatrices ayant une grande expérience de la démarche. Un total de cinq « représentations » a été réalisé, soit trois au CHSLD L.-B.-Desjardins de Saint-Sauveur et deux au Havre du Manoir Saint-Adolphe, et a rejoint la majorité des résidents à deux reprises.

Devant le succès du projet pilote, la MRC a confirmé la reconduction du projet Mouvements de passage FASS pour 2022 et 2023 afin de toucher un plus grand nombre d’ainés dans les établissements de notre MRC. Qu’en sera-t-il en 2024?